LES FRANÇAIS PEUVENT-ILS VOULOIR RENONCER À L'ARME NUCLÉAIRE ?

Les Français peuvent-ils vouloir renoncer à l'arme nucléaire ?
Les Français peuvent-ils vouloir renoncer à l'arme nucléaire ?

SOMMAIRE

Avant-propos

Pourquoi avoir milité contre l'arme nucléaire ? Et pour quoi ?

          Pourquoi me suis-je opposé à l'arme nucléaire ?

          Pour quoi me suis-je opposé à l'arme nucléaire ?

          Privation des droits civiques

          Action directe à Mururoa

L'irrationalite de la dissuasion nucléaire

          Le ralliement de la gauche

          La trahison des clercs

          L'hérésie du « pacifisme »

Un monde sans armes nucléaires ?

          L' avis de la Cour internationale de Justice

          Le nouveau langage du Vatican

La doctrine de défense de la France repose sur l'arme nucléaire

          Quand Nicolas Sarkozy fait Ie panégyrique du matériel nucléaire

          La France poursuit la course aux armements

« La foi nucléaire »

          La mentalité nucléaire

          La France peut-elle renoncer à I'arme nucléaire ?

Le vœu pieu d'un désarmement universel

          Une convention pour l'élimination des armes nucléaires ?

          L'Europe et la dissuasion nucléaire

          We Must Disarm !

          Le Sommet de Washington sur la sécurité nucléaire d'avril 2010

La Conférence d'examen du TNT de mai 2010

          Le document final

          Une zone dénucléarisée au Moyen-Orient ?

          La satisfaction de la France

Le désarmement nucIéaire unilateral de la France

          Organiser un référendum ?

          Lancer un débat démocratique

Mouvement pour une Alternative Non-violente

 

AVANT-PROPOS

La force du présent document repose sur la vigueur et l'actualité de l'analyse politique qui y est présentée. Les références au passé et les textes cités, bien au-dela de leur sortie des archives historiques, sont devenus indispensables aujourd'hui, afin de comprendre pour agir.

La question nucléaire est ici abordée sous I'angle de la contestation de tout pouvoir autoritaire, de la remise en question de notre pratique démocratique affadie, et surtout du défi philosophique, face aux périls qui se dressent devant l'humanité. Avec Étienne de La Boétie, bien sûr, il convient, en effet, de se demander jusqu'où ira notre servitude ?

Nous voici confrontés à la terrible interpellation qu'a exposée Valéry Giscard d'Estaing, à Auschwitz, puis dans ses Mémoires où il avoue l'impossibilité de décider qu'il aurait rencontrée, s'il s'était trouvé en situation d'avoir à recourir à l'arme nucléaire et donc de voir, probablement, disparaître la France.

II est une autre politique de défense possible que celle qui s'en tient aun pseudo realisme, au risque de compromettre toutes les espérances terrestres ? Nous voici, et ce n'est pas vrai seulement de l'armement nucléaire, ramenés devant des évidences rappelées par Albert Camus, Lanza del Vasto, Théodore Monod, et tant d'autres, dont Jean-Marie Muller, au cours des précédentes décennies :

     • la Bombe porte atteinte à la démocratie,

     • elle fonde la monarchie présidentielle,

     • elle enferme les citoyens dans la résignation et la peur,

     • elle est incompatible avec tous les idéaux de la civilisation occidentale et la        contredit donc.

C'est par ce biais qu'il convient d'aborder l'hypothèse du désarmement unilatéral de la France. Le système institutionnel de la Vème République, d'origine gaulliste, enferme l'Etat dans une logique monarchique du pouvoir qui s'appuie sur la volonté de puissance représentée par l'armement nucléaire.

Jean-Marie Muller nous invite à considérer sérieusement cette situation à laquelle nous voici, plus que jamais, confrontés, et il nous incite à nous interroger sans plus tarder.

Le MAN s'associe à cette interrogation et la livre au débat public. Il n'est, de toute façon, plus possible de rester engoncés dans une doctrine de la dissuasion obsolète, qui nous fait vivre non dans la sécurité mais l'insécurité permanente.

Plus encore que les risques, évidents, liés à la prolifération nucléaire, aux dangers que cette prolifération étend à des utilisations terroristes de la Bombe, miniaturisée ou pas, il y va de notre survie, dès lors que, quelle qu'en soit la cause, l'arme nucIéaire peut échapper au contrôle de la petite minorité d'hommes, faillibles, en charge de surveiller Ie dispositif militaire.

Devant des milliards d'hommes impuissants ou résignés, la dignité de l'humanité se trouve violemment atteinte. Il faut sortir de ces turbulences où il peut être mis fin à notre histoire. Avec ce texte nous visons à réveiller la vigilance démocratique des Français, des Européens qu'ils sont, des citoyens du monde qu'ils deviennent chaque jour davantage, sur une Planète qui nous apparaît de plus en plus étroite et fragile.

Le Comite de Coordination du Mouvement pour une Alternative Non-violente

 

Extrait de la motion du Congrès du MAN de Poissy 2009-2010

Thématique 3 : compIémentarité de la non-violence avec l'écologie, la lutte antinucIéaire et la dynamique altermondialiste.

Le MAN condamne la stratégie de dissuasion nucléaire de la France et sa politique de prolifération nucléaire favorisée par la vente de réacteurs civils et de technologie à travers Ie monde. Le MAN dénonce Ie non-sens écoIogique que constitue la présentation mensongère de l'énergie nudéaire comme « renouvelable » et « propre ».

 

MOUVEMENT POUR UNE ALTERNATIVE NON-VIOLENTE

MAN mouvement pour une Alternative Non-violente

 

Le Mouvement pour une Alternative Non-Violente (MAN) a pour objectif de promouvoir la non-violence et de faire valoir son apport spécifique dans la vie quotidienne, dans l'éducation et dans les luttes sociales et politiques.

Par la réflexion, l'action et la formation, Ie MAN cherche ainsi à promouvoir par la stratégie de I'action non-violente une société de justice et de liberté. Plus globalement la non-violence est d'une part une philosophie qui donne sens à I'histoire des hommes et d'autre part une stratégie fondée sur la non-coopération avec l'injustice.

Pour faire face aux défis du troisième milIénaire, il est urgent, tout en reconnaissant la réalité et la nécessité du conflit, de délégitimer la violence et de développer une culture de non-violence. Le MAN a été créé en 1974, c'est une fédération de groupes locaux présents dans de nombreuses villes (Paris, Lyon, Orléans, Montpellier, Nancy, Haute Normandie, Haut Rhin, Loir et Cher, Nantes, Aveyron, Côte d'Or, Manosque, St Brieuc, Vitré, Amiens, Nord Pas de Calais, Saône et Loire, Albi, Toulouse, Vendée ... ).

Au début Ie MAN s'est créé autour des questions de lutte contre la militarisation de la société et a participé activement au combat des paysans du Larzac contre l'extension d'un terrain militaire. II a aussi denoncé Ie nucléaire civil et militaire en participant aux actions contre la construction des centrales nucléaires : Malville, Plogoff.

Le MAN a pris toute sa place pour dénoncer l'apartheid en Afrique du Sud en organisant Ie boycott des Oranges Outspan. Le soutien aux objecteurs de conscience était aussi un axe important de l'activité du MAN. Dans les années 80, Ie MAN s'est engagé dans la lutte contre Ie racisme en soutenant activement les grèves de la faim contre les expulsions et la Marche pour l'Egalité qui a permis la reconnaissance d'un certain nombre de droits pour les personnes issues de l'immigration, notamment Ie droit d'association et la carte de résidence de 10 ans.

Depuis une dizaine d'années, Ie MAN travaille plus particulierement sur la violence de la vie quotidienne : violences à I'école, au travail et dans Ie quartier. Plusieurs membres du MAN se sont formés à la gestion des conflits interpersonnels, institutionnels, internationaux, et assurent des formations auprès d'enseignants, d'animateurs, de parents, de gardiens d'immeubles ou de chauffeurs de bus. Des Instituts de Formation (IFMAN) ont été créés pour travailler avec les institutions.

Parallèlement à ce travail dans Ia cité, l'engagement international est un élément important dans l'action du MAN, notamment par Ie biais de l'Intervention Civile de Paix. Dans les situations de conflits armés, les civils jouent un rôle de plus en plus important dans les opérations de maintien de la paix. Les missions d'intervention civile, dont la logique est bien différente des missions militaires apportent une contribution significative à la prévention des crises et à la résolution des conflits, par des actions d'observation, d'information, d'interposition, de médiation, de coopération et de formation adaptées à la situation dans Ie but de réduire et si possible de faire cesser la violence, afin de créer les conditions d'une solution politique.

Le MAN est actuellement engagé dans des actions d'Intervention Civile auprès des Communautés de Paix en Colombie, en Israël-Palestine et au Kosovo. Dans son engagement aussi bien dans la prévention des conflits interpersonnels qu'internationaux, Ie MAN inscrit son action dans Ie cadre de la Décennie 2001-2010 pour la promotion d'une culture de non-violence et de paix au profit des enfants du monde définie par l'ONU.

 

MAN   114 rue de Vaugirard   75006 PARIS

Tél.: 01 45 44 48 25

e-mail: man@nonviolence.fr

www.nonviolence.fr

Quatrième de couverture

Les politiques de dissuasion nucléaire assurent moins que jamais la sécurité des peuples. L'arme nucléaire menace plus qu'elle ne protège. Il convient donc de renoncer à fonder sur elle notre défense. Le Mouvement pour une Alternative Non-violente considère que dynamiser une vaste campagne d'opinion est devenu essentiel et urgent.

Ce document fournit les informations et les arguments qui remettent en cause, opportunément, la politique militaire nucléaire de la France. Il est proposé non seulement aux acteurs de la non-violence, mais à tous les autres citoyens qui s'estiment interpellés et veulent peser sur des décisions dont dépend l'avenir de la planète.

Que faire ? Par où commencer, si ce n'est par notre propre pays, pour contribuer à desserrer les menaces qui pèsent sur nos générations. C'est ce à quoi Jean-Marie Muller nous invite.

L'auteur

Fondateur du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN), Jean-Marie Muller en est aujourd'hui le porte-parole national. Il est également Directeur des études à l'Institut de Recherche sur la Résolution non-violente des conflits (IRNC).

Philosophe et écrivain, il a écrit de nombreux livres qui sont reconnus comme des livres de référence sur la non-violence. Il a publié notamment le "Dictionnaire de la non-violence" (Le Relié Poche).

Il a animé de nombreuses sessions de formation à la non-violence dans de nombreux pays à l'invitation des mouvements de défense des droits de l'homme.